Dans la ville de Saint-Nazaire, depuis le 3 juin 2024, les facteurs de la plateforme courrier-colis ont déposé leurs sacs et brandi des pancartes de protestation. Cette grève, qui a débuté comme une réponse immédiate à l’annonce d’une réorganisation prévue par La Poste, est rapidement devenue le symbole d’un combat plus large pour la dignité et la reconnaissance du travail.

La réorganisation annoncée pour le 9 juillet 2024 prévoit la suppression de huit postes immédiatement, avec onze autres menacés à terme. Cette nouvelle a été un coup dur pour les 136 employés de la plateforme, qui couvre non seulement Saint-Nazaire mais aussi les communes avoisinantes de Trignac, Montoir-de-Bretagne, Saint-Joachim et Pornichet.

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Les syndicats, CGT Fapt 44 et Sud PTT 44/85, ont été prompts à réagir, dénonçant une décision qui semble ignorer la réalité du terrain. En effet, si le volume du courrier traditionnel a diminué, celui des colis a explosé, exacerbé par la pandémie et l’essor du commerce en ligne. Les facteurs se retrouvent donc avec une charge de travail accrue, notamment avec l’ajout de la distribution des imprimés publicitaires, sans que cela ne se reflète dans leur rémunération.

Le salaire des facteurs, qui débute à peine au-dessus du SMIC, ne semble pas à la hauteur des attentes ni des responsabilités croissantes. Les syndicats réclament non seulement des embauches pour répondre à cette charge supplémentaire mais aussi une prime de reconnaissance pour la distribution des plis électoraux des élections européennes.

La direction de La Poste, quant à elle, reste muette face aux demandes des grévistes. La rencontre du mardi matin n’a abouti à aucune proposition concrète, laissant les employés dans l’incertitude. Seule concession obtenue : le maintien des tickets restaurant pour la distribution des colis, mais seulement jusqu’à la fin de l’année.

Cette grève n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans un contexte social tendu où d’autres secteurs, comme les dockers et les portuaires du port Nantes – Saint-Nazaire, ont également prévu des arrêts de travail durant tout le mois de juin. La convergence de ces mouvements souligne une frustration généralisée face à des politiques perçues comme déconnectées des réalités du travail.

Les usagers de La Poste, conscients de l’importance des services rendus, ont exprimé leur soutien aux facteurs. Une pétition demandant la pérennisation des postes précaires a déjà recueilli plus de 200 signatures. Ce soutien populaire est un rappel puissant que derrière chaque service, il y a des hommes et des femmes qui méritent respect et considération.

Alors que les négociations semblent dans l’impasse, la question demeure : La Poste saura-t-elle écouter les voix de ses employés et adapter sa stratégie à la nouvelle donne du marché ? Ou bien assisterons-nous à une érosion continue du service public, au détriment de ceux qui en sont les piliers ? La réponse à ces questions façonnera l’avenir non seulement de La Poste mais aussi du tissu social de Saint-Nazaire et au-delà.

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