illustration/iStock

À Saint-Nazaire, une situation inédite et complexe se déroule. Un bailleur social, Silène, se retrouve avec 32 logements inoccupés, initialement destinés aux gendarmes maritimes. Ces logements, comprenant 17 appartements et 15 maisons, ont été construits suite à un projet initié en 2017. L’armée a annoncé en janvier dernier qu’elle n’était plus intéressée par ces logements.

Le président de Silène, Xavier Perrin, exprime sa frustration face à cette situation. Non seulement l’organisation fait face à un préjudice de 700 000 euros, mais ces logements ont également été conçus sur mesure, ce qui complique leur réattribution. Les loyers de ces logements sont nettement plus élevés que ceux généralement associés aux logements sociaux, avec des prix allant de 750 euros pour les plus petits à près de 1200 euros pour les plus grandes maisons.

En 2017, le maire de Saint-Nazaire avait mobilisé les ressources de la collectivité pour aider à l’installation des gendarmes. En réponse, Silène avait pris en charge la construction des logements. Bien qu’aucun contrat formel n’ait été signé, l’avocate de Silène s’appuie sur les nombreux échanges par e-mail qui ont eu lieu entre l’organisation et l’État.

Pendant la construction des logements, les gendarmes ont trouvé d’autres moyens de se loger, notamment sur la presqu’île guérandaise, avec l’aide de l’État. Au fil du temps, les échanges entre Silène et l’État se sont raréfiés. Les militaires, apparemment satisfaits de leurs logements actuels, n’auraient plus eu l’intention de déménager.

Cette situation laisse Silène dans une position délicate. La trentaine de logements inoccupés pourrait perturber son modèle économique. Une solution envisagée serait de transformer ces logements en logements locatifs intermédiaires. Comme le souligne Xavier Perrin, cela ne résout pas le problème de fond.

Avant de recourir à la justice, une médiation avait été demandée. Cette première étape, qui s’est déroulée à Rennes, n’aurait pas abouti. Aujourd’hui, Silène a décidé d’assigner le ministère des Armées en justice. L’issue de cette affaire reste incertaine et pourrait avoir des implications significatives pour toutes les parties concernées.

0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x