À Plessé, une commune située à environ cinquante kilomètres au nord de Nantes, une initiative citoyenne a vu le jour pour soutenir l’installation des jeunes paysans. Depuis 2020, la municipalité dirigée par une liste citoyenne a mis en place une “Politique agricole communale” (PAC) visant à favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs.

Rémi Beslé, éleveur bio et premier adjoint en charge de l’agriculture, témoigne de l’effervescence agricole à Plessé. La commune, se distingue par ses 93 exploitations agricoles aux haies bien fournies, résultat d’une politique de replantage d’arbres et de pratiques agricoles axées sur la biodiversité. Rachel Perez, associée de Rémi Beslé, a récemment lancé un atelier de transformation laitière, soulignant l’attractivité de Plessé pour les jeunes agriculteurs.

À l’origine de cette initiative, le collectif citoyen “Osons Plessé” dirige la commune depuis 2020. Rémi Beslé, membre fondateur du collectif, explique qu’ils ont remplacé les commissions municipales par des comités consultatifs ouverts à tous les habitants, couvrant des thématiques variées telles que la santé, la vie associative, l’enfance, l’agriculture, l’alimentation, la biodiversité et l’environnement.

La PAC de Plessé vise à anticiper les départs à la retraite des agriculteurs et à favoriser les nouvelles installations. La commune travaille en collaboration avec CAP44, une structure administrée par des paysans locaux, pour organiser des cafés installation, réaliser un diagnostic du territoire, et entrer en contact avec les cédants. Malgré les défis, la démarche a déjà conduit à vingt-cinq départs en retraite et autant d’installations depuis 2020.

La question du logement représente également un défi majeur pour les jeunes agriculteurs. Plessé explore des solutions novatrices, comme l’achat d’une partie d’un terrain agricole loué avec un permis précaire autorisant l’installation d’un habitat léger, tel qu’une yourte ou une tiny house. Cette approche vise à contourner les obstacles juridiques liés à la construction d’habitats légers.

Par ailleurs, la commune s’engage activement dans une démarche de cantine locavore, approvisionnant les repas scolaires avec des produits locaux. Un “plan alimentaire de référence” a été élaboré en collaboration avec des acteurs locaux pour promouvoir une alimentation durable, avec l’objectif de tendre vers le 100 % bio. Cette initiative offre également de nouveaux débouchés aux agriculteurs locaux.

D’autres projets sont en gestation, tels qu’un magasin de producteurs locaux, la création d’un règlement sur les haies bocagères, et un verger communal. Les élus de Plessé, malgré leurs responsabilités, continuent à travailler sur ces initiatives, soutenus par les Volontaires investis à Plessé (VIP), qui participent activement aux comités consultatifs.

À l’avenir, la commune envisage même d’élargir l’accès à la cantine à d’autres publics, comme les résidents de l’Ehpad. Les projets foisonnent, portés par une communauté engagée et visionnaire qui rêve même de mettre en place une “sécurité sociale de l’alimentation”.

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