Les soignants et syndicalistes du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Brest-Carhaix ont récemment exprimé leur indignation face aux délais d’attente prolongés pour les patients âgés. Ils ont érigé un “mur de la honte” pour illustrer cette situation préoccupante. Ce mur, installé à l’entrée des urgences, affiche des exemples concrets de patients ayant attendu de nombreuses heures sur un brancard. Selon les représentants syndicaux, cette initiative vise à sensibiliser le public et les autorités sur les conditions de travail difficiles et le manque de personnel.

Stéphane Vielmas, infirmier et représentant syndical de la CGT, a déclaré que cette situation est la preuve de la pression constante et du manque d’effectif au sein des urgences. Il a souligné que les patients âgés, souvent vulnérables, sont particulièrement touchés par ces délais d’attente. Entre le 10 juillet et le 7 août, 127 patients de plus de 75 ans ont attendu en moyenne 23 heures aux urgences. Certains ont même dû patienter jusqu’à 30 heures.

Les conséquences de ces délais d’attente prolongés sont graves. Une étude de l’Inserm et de l’AP-HP a démontré en 2022 qu’une nuit passée sur un brancard augmente de 40 % le risque de mortalité hospitalière pour les patients âgés. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les urgences servent souvent de service d’hospitalisation pour une population vieillissante nécessitant des soins de plus en plus complexes et prolongés.

Laurence Jullieu-Flageul, coordinatrice générale des soins au CHU de Brest, a reconnu que la situation est sous surveillance. Elle a toutefois rejeté l’initiative du “mur de la honte”, affirmant que l’ensemble des soignants se mobilise pour prendre en charge les patients. Elle a également précisé que les urgences font l’objet d’une attention particulière et que des mesures sont prises pour améliorer la situation.

Le manque de personnel dans les urgences est un problème récurrent en France. De nombreux hôpitaux, comme celui de Saint-Brieuc, ont dû réguler l’accès aux urgences en raison de la pénurie de soignants. Cette situation entraîne une surcharge de travail pour les infirmiers et aides-soignants, qui doivent souvent rogner sur leur temps de pause et de repas.

Les syndicats du personnel paramédical tirent la sonnette d’alarme. Ils demandent des moyens supplémentaires pour améliorer les conditions de travail et la qualité des soins. Ils soulignent que la situation actuelle met en danger la santé des patients et la sécurité des soignants. Le député Pierre-Yves Cadalen a également exprimé son soutien au personnel hospitalier et a appelé à une meilleure allocation des ressources pour le service public de santé.

0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x