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Le 4 octobre 2022, la maire de Nantes, Johanna Rolland, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ont convenu d’un renforcement des moyens pour la sécurité. L’État s’est engagé à installer un centre de rétention administrative (CRA) dans le département de la Loire-Atlantique “dans les délais les plus rapides”. Il n’y en avait plus depuis 2009.

18 mois plus tard, le préfet Fabrice Rigoulet-Roze a annoncé lors du dernier conseil municipal que le bâtiment de 140 places, dédié aux étrangers “faisant l’objet d’une procédure d’éloignement et ne pouvant pas quitter immédiatement la France”, sera construit près de la maison d’arrêt de Carquefou d’ici début 2027 au plus tard.

Actuellement, la région Pays de la Loire ne dispose pas de CRA. Les forces de l’ordre escortent donc les personnes placées à Rennes, Bordeaux ou encore Lille. Le préfet a fait remarquer le 5 avril que le nombre d’OQTF et de placements a augmenté de 50% depuis le début de l’année.

La maire socialiste Johanna Rolland, qui avait invité le préfet, ne s’est pas prononcée sur le sujet. Foulques Chombart de Lauwe, son rival de droite aux municipales de 2026, lui a demandé : “Le CRA, pour ou contre ? Une métropole comme Nantes doit-elle ou pas aider la justice à expulser des étrangers illégaux ?” En vain.

Interrogée lundi par Le Figaro lors d’une conférence de presse dédiée aux sujets de la métropole, la première magistrate de Nantes s’est montrée plus disposée à défendre l’environnement. “Cet après-midi, je ne parlerai que de la charte des arbres”, nous a-t-elle répondu. Son entourage confie que sa position a toujours été la même, à savoir qu’il s’agit d’un projet qui relève de l’État. La Ville n’a donc pas à s’en mêler.

Mounir Belhamiti, député Renaissance de Loire-Atlantique, dénonce une “ambiguïté”. “Ça n’est pas une verrue isolée dans un foncier étatique, c’est une intégration urbaine qui doit être facilitée par la collectivité. Mais pour cela, il faut une volonté politique. Or, Johanna Rolland ne le fait pas. Ou ne le dit pas”, tacle-t-il. “Elle n’a pas de prise de position claire et ferme”, regrette-t-il.

Se positionner pourrait s’avérer compliqué stratégiquement parlant pour l’intéressée, élue en 2020 après une alliance avec les écologistes.

En effet, le 12 octobre dernier, les défenseurs et détracteurs du futur CRA reprochaient à la maire socialiste son manque de clarté sur le sujet.

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