Le 8 mai 1945, alors que le monde célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la capitulation de l’Allemagne nazie, la ville de Saint-Nazaire, en France, reste un bastion de résistance allemande. Ce n’est que le 11 mai 1945, trois jours après la capitulation officielle du Reich, que la reddition des forces allemandes à Saint-Nazaire est formalisée lors d’une cérémonie à l’hippodrome de Bouvron.

Saint-Nazaire, un port stratégique sur l’Atlantique, avait été transformé en forteresse par les Allemands, avec une base sous-marine impénétrable et une garnison de 28 000 soldats. La ville a subi un siège de neuf mois, isolant ses 100 000 civils et résistants. La question se pose : comment, près d’un an après le Débarquement en Normandie et la libération de Paris en août 1944, Saint-Nazaire a-t-elle pu rester sous occupation allemande ?

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La réponse réside dans les choix stratégiques des forces alliées. Après avoir percé le front allemand en Normandie, l’objectif principal était de progresser rapidement vers l’Allemagne. La bataille de Brest, qui a coûté la vie à 4 000 soldats alliés, a renforcé la décision de ne pas engager de forces supplémentaires pour libérer les poches de résistance côtières. Les Alliés ont préféré encercler ces zones sans lancer d’assaut direct, économisant ainsi des ressources pour la campagne finale en Allemagne.

Selon l’historien Rémy Desquesnes, la prise de Saint-Nazaire n’avait “aucun intérêt stratégique” pour les Alliés, qui disposaient déjà de ports sur la Manche et allaient bientôt libérer celui d’Anvers. Attaquer Saint-Nazaire aurait été un gaspillage de forces, d’autant plus que la Wehrmacht était déterminée à défendre ces villes jusqu’au bout, les considérant comme un symbole de prestige pour un Reich en déclin.

Parmi les cinq poches de résistance allemandes subsistant sur le littoral français après la bataille de Normandie, celle de Saint-Nazaire était la plus grande, la plus peuplée et la plus fortifiée. La ville portuaire, située à l’embouchure de la Loire, abritait une vingtaine de sous-marins U-Boots opérationnels au plus fort de la bataille de l’Atlantique. Cependant, à l’automne 1944, il n’en restait que trois, incapables de prendre la mer. La ville avait été dévastée par 50 bombardements aériens alliés, et ses 35 000 habitants d’avant-guerre s’étaient réfugiés dans les villages environnants. Seule la base de sous-marins restait intacte, protégée par un toit en béton de plus de 8 mètres d’épaisseur.

La reddition de Saint-Nazaire marque la fin de la dernière résistance allemande en France, clôturant un chapitre sombre de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Cet événement souligne la complexité des choix stratégiques en temps de guerre et les sacrifices endurés par les populations civiles prises dans les tourments du conflit. Saint-Nazaire reste un symbole de la résilience et de la libération tardive, mais inévitable, des derniers bastions de l’occupation nazie en Europe.

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