(credit : Karoll Petit - Reporterre)

Dans le quartier Doulon, à l’est de Nantes, l’inquiétude grandit. Les 350 résidents des bidonvilles, principalement issus de la communauté Rom, ont reçu la visite des forces de l’ordre leur intimant de quitter les lieux. Ces terrains, occupés depuis treize ans par plusieurs familles, ont vu l’émergence de quatre autres espaces d’habitation à proximité du périphérique est de Nantes.

Le 22 mars dernier, une centaine de personnes s’est rassemblée devant la mairie pour manifester leur opposition à l’expulsion. En cause : un projet d’urbanisation de la ZAC (zone d’aménagement concerté) Doulon-Gohards, porté par la mairie et la métropole.

Deux associations soutiennent les familles Roms dans leur combat. La première, créée en 2012, aide les habitants des bidonvilles à faire valoir leurs droits administratifs. La seconde lutte contre le projet urbain Doulon-Gohards. Pour construire ce quartier, la métropole doit “compenser” les destructions en naturalisant des terrains, notamment ceux occupés par les familles Roms.

Un écoquartier en projet

Le projet d’urbanisation de Doulon-Gohards prévoit la construction d’un “écoquartier” d’ici 2035. Sur les 180 hectares de la zone, 25 à 50 hectares de terres doivent être artificialisés, les autres étant des zones humides. L’objectif est de construire 2 700 habitations, présentées par Nantes Métropole comme une solution à la crise du logement.

La zone, labellisée “écoquartier” malgré l’artificialisation de 14 à 27 % du terrain, est présentée comme une “ville du quart d’heure” : services et habitations sont proches, limitant donc l’usage des voitures.

Des familles laissées pour compte

Malgré les efforts des associations et des habitants pour faire entendre leur voix, le projet a été acté en 2015 sans tenir compte de ces familles. Depuis, la politique de la “patate chaude” entre Nantes et les villes environnantes a conduit à l’installation d’une continuité de petits camps accueillant 350 personnes à Doulon.

Des recours juridiques contre le projet de ZAC

Face au projet d’urbanisation, la résistance s’organise depuis une dizaine d’années. Riverains et militants continuent de dénoncer un projet d’un autre temps, ignorant les besoins des habitants actuels. “On ne peut pas partir d’ici, nos enfants sont scolarisés là, on travaille, on connaît tout le monde. On ne veut pas partir sans même savoir où”, s’inquiète une résidente des bidonvilles.

Les familles ont aménagé les bidonvilles pour les rendre plus vivables : allées en gravier, cabanes faisant office de pièces de vie adossées aux caravanes. Mais face à l’ampleur du projet d’urbanisation, leur avenir reste incertain.

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